Je suis ravi de vous retrouver en ce jour pour vous présenter le deuxième entrepreneur de la série.
À travers cette série, je vais décortiquer et analyser le parcours fascinant de certains entrepreneurs phares de notre époque.
Mon objectif ?
Vous plonger au cœur d’histoires qui, je l’espère, vous inspireront et auront un impact positif sur votre propre business.
L’épisode d’aujourd’hui prend ses racines en Inde.
Imaginez-vous dans un bidonville d’une des métropoles les plus peuplées de l’Inde, dans les années 1960.
Nous parlons ici d’une température moyenne avoisinant les 30 degrés Celsius dans une ville de près de 20 millions d’habitants.
À titre de comparaison, Paris compte “seulement” 2,5 millions d’habitants.
Dans ce bidonville où notre protagoniste grandit avec sa famille, la cohabitation avec une multitude de personnes est une réalité… une multitude bien trop importante.
Il évoque qu’à chaque aube, vous vous levez pour partager des sanitaires avec une quarantaine d’individus.
Effectivement, cela représente une affluence considérable pour de simples toilettes.
Voici donc le point de départ et la réalité quotidienne de l’entrepreneur que nous mettons à l’honneur aujourd’hui.
Permettez-moi de vous présenter l’extraordinaire histoire de Rizwan Sajan, un des entrepreneurs indiens les plus influents ayant bâti sa fortune dans le secteur de l’immobilier à Dubaï.
CHAPITRE 1 : Mumbai, 1963.
Il est évident que Rizwan a débuté son parcours dans des circonstances modestes.
Un événement fortuit allait bouleverser la destinée de sa famille.
Par un heureux hasard et grâce à son père, une opportunité significative se présente, posant la première pierre d’une transformation majeure dans leur vie.
Le père de Rizwan remporte une somme conséquente à une loterie nationale organisée par le gouvernement.
Ce gain représente leur sésame pour s’extraire de l’environnement précaire des bidonvilles.
Ils emménagent alors dans un petit studio doté d’un toit et, comme vous l’avez deviné, de leurs propres toilettes.
Ce changement marque un progrès notable en termes de qualité de vie.
Rizwan lui-même qualifie ce tournant de sa vie comme une prise de conscience aiguë de l’importance d’avoir un foyer.
Malgré cette amélioration, leur situation demeure extrêmement difficile.
Son père, employé comme superviseur dans une usine sidérurgique, gagne 7 000 roupies par mois, équivalant à environ 80 euros.
Avec ce budget restreint, ils doivent subvenir aux besoins de la famille et couvrir les frais scolaires.
Chaque centime est compté.
Ainsi, plutôt que de dépenser 17 centimes pour les transports scolaires, Rizwan choisit de parcourir 8 km à pied pour se rendre à l’école, économisant ainsi de l’argent pour ses repas à la cantine.
Cela lui permet de se faire occasionnellement plaisir en achetant des samosas, évitant de solliciter l’aide financière de camarades plus aisés.
Très tôt, il prend conscience de la précarité dans laquelle vit sa famille.
À l’âge de 12 ans, il négocie un prêt avec son père, malgré la réticence initiale de ce dernier en raison de son jeune âge.
Rizwan emprunte 1 000 roupies à son père, marquant ainsi le début de son parcours entrepreneurial.
Avec ce prêt, il achète des livres et des fournitures scolaires au marché local, qu’il revend ensuite à profit à ses amis.
Lors de la fête de Diwali, il se lance dans la vente de pétards et la livraison de lait.
Cependant, un accident malheureux survient : il chute de son vélo, renversant son stock de lait.
Tentant de pallier cette perte, il dilue le lait restant avec de l’eau, mais ses clients s’en aperçoivent et le dénoncent à son employeur, qui le licencie sur-le-champ.
À l’âge de 16 ans, Rizwan doit faire face à un nouveau défi.
Son père décède dans un accident de travail, laissant derrière lui une veuve et trois enfants.
Rizwan, l’aîné, se retrouve soudain à devoir assumer le rôle de soutien de famille.
L’entreprise de son père lui propose un poste avec un salaire de 2 000 roupies et une indemnisation de 3 000 roupies pour le décès de son père.
Il accepte cette offre par nécessité, conscient que même avec 5 000 roupies, il serait difficile de subvenir aux besoins de la famille.
Ainsi, tandis que ses amis profitent de leur jeunesse, Rizwan travaille à temps partiel après l’école, s’efforçant de pourvoir aux besoins de sa famille, refusant catégoriquement d’abandonner.
CHAPITRE 2 : L’éveil entrepreneurial.
En 1981, à l’âge de 18 ans, Rizwan se voit offrir une opportunité professionnelle au Koweït par son oncle.
Cette proposition marque un tournant chanceux dans sa vie, malgré ses réticences initiales envers son oncle.
En effet, Rizwan avait auparavant sollicité un emploi auprès de son oncle à l’âge de 16 ans, mais celui-ci avait refusé en raison de son jeune âge.
Rizwan regrette d’avoir eu des pensées négatives à l’égard de son oncle et espère secrètement obtenir son pardon.
Grâce à son dévouement et à son travail assidu, Rizwan attire l’attention et se voit proposer un poste aux Émirats Arabes Unis, avec un salaire de 1 500 dirhams, soit environ 380 euros.
Il commence sa carrière dans des conditions modestes, dormant sur le sol dans une pièce partagée avec douze autres personnes.
La nuit, en se rendant aux toilettes, il subit l’inconfort de se faire piétiner par les autres occupants.
Cependant, il ne se décourage pas et persévère.
Pendant huit années consécutives, il travaille sans relâche, évoluant de la position d’un simple stagiaire à celle de directeur commercial.
Au fil du temps, il devient l’un des employés les mieux rémunérés de son entreprise.
Cependant, la réussite de Rizwan fut momentanément interrompue en raison des événements géopolitiques :
En 1990, le Koweït est envahi par l’Irak. Face à cette situation, Rizwan décide d’exploiter les circonstances pour générer des revenus en vendant du pétrole le long des routes.
Parallèlement, il aide les personnes à envoyer des télégrammes à Bagdad et conduit lui-même du Koweït à Bassorah pour cette tâche.
Ces activités lui permettent d’amasser des fonds avant de retourner à Mumbai en quête d’un nouvel emploi.
À Mumbai, il contacte un ami résidant à Dubaï, qui lui facilite l’accès à un poste dans une société de courtage de matériaux de construction.
On lui promet un salaire de 3 000 dirhams des Émirats arabes unis.
Cependant, lors de la signature du contrat, il découvre que son salaire sera en réalité la moitié de ce qui lui avait été promis.
Bien qu’il ressente une certaine déception, son esprit entrepreneurial reste intact.
Rizwan décide de travailler pour cette entreprise pendant un an seulement.
Pendant ce temps, le Koweït se libère de l’emprise de Saddam Hussein et de ses troupes, qui se replient vers l’Irak.
Rizwan, ayant vécu huit ans dans le pays, connaît bien les lieux.
Le Koweït se retrouve dans un état déplorable, avec un aéroport et un port dévastés, nécessitant d’importants matériaux de construction.
Dubaï devient alors un point de contact clé pour ces besoins.
Au cours de son année à Dubaï, Rizwan parvient à gagner 100 000 dirhams en commissions.
Convaincu de sa performance et motivé par cette réussite, il envisage de créer sa propre entreprise avec les économies accumulées.
Un incident particulier renforce sa détermination.
Lors d’une opération de courtage, un litige survient avec un client mécontent de la qualité des panneaux de fibres à densité commandés.
Ces panneaux, utilisés pour la construction, étaient couverts de poussière et de champignons.
Le client, furieux, convoque Rizwan au port et lui reproche vivement la qualité médiocre des produits.
Le fournisseur, de son côté, refuse de reprendre les panneaux défectueux.
Rizwan contacte alors le fournisseur et négocie un accord pour récupérer les panneaux défectueux et les revendre en son nom, à condition que le fournisseur rembourse le client.
Cette expérience est décisive pour Rizwan, le motivant à fonder sa propre société.
Il récupère les panneaux, les nettoie dans son entrepôt et les revend avec un bénéfice de 20 % par rapport au prix initial.
Chapitre 3 : Danube : le début du succès.
En 1993, Rizwan prend la décision décisive de fonder sa propre entreprise.
Ainsi naît Danube, initialement une modeste société de négoce démarrant avec quelques centaines de dirhams.
L’appui de sa femme Sameera, un budget restreint et une grande détermination sont les seuls atouts dont il dispose pour lancer son entreprise.
Sameera devient d’ailleurs sa première collaboratrice.
Rizwan débute par des activités de courtage, lui permettant rapidement de générer des revenus suffisants pour vivre.
Au fil des ans, malgré un capital limité, il gagne rapidement la confiance de ses fournisseurs.
Il en approche un pour demander un prêt de 25 000 dollars en matériel, proposant d’apposer son nom sur les produits et de rembourser la somme une fois le matériel vendu.
En tant que courtier, il reçoit également des commissions pour chaque client qu’il apporte à l’entreprise, ainsi qu’un pourcentage sur les ventes, avec des commissions allant de 10 à 15 % en tant que formateur.
Grâce à ces revenus, Rizwan se tourne vers des banques dans l’espoir d’obtenir un prêt pour développer son entreprise.
Le cadre réglementaire des Émirats Arabes Unis joue un rôle clé dans la croissance de Danube, permettant à Rizwan d’atteindre progressivement de nouveaux sommets.
Il reconnaît volontiers que la chance a joué un rôle important dans son succès, attribuant une grande part de sa réussite à sa femme Sameera, qu’il considère comme son porte-bonheur.
Il admet que son bonheur quotidien est lié à sa capacité à la rendre heureuse et confesse que sans elle, il ne serait pas l’homme qu’il est aujourd’hui.
En plus de cet appui inestimable, Rizwan a bénéficié d’être au bon endroit, au bon moment.
Le développement rapide de Dubaï a coïncidé avec l’expansion de son entreprise.
Il a su saisir chaque opportunité, ce qui lui a permis d’atteindre les sommets dans son domaine.
CHAPITRE 4 : Le Précurseur – L’Ascension dans le Secteur des Affaires.
Après une analyse approfondie du marché local, Rizwan a identifié une opportunité notable à Dubaï : environ 90 % des expatriés louaient des appartements, et nombreux étaient ceux qui, même après de longues années sur place, ne disposaient pas des moyens financiers nécessaires à l’achat d’un bien immobilier.
La majorité d’entre eux ne bénéficiait que d’un salaire modeste.
C’est alors que Rizwan a eu une idée révolutionnaire.
Pour l’acquisition d’un logement, les clients devaient verser un acompte initial, suivi d’un paiement de 1 % du montant total chaque mois pendant la phase de construction.
Une fois le projet immobilier achevé à 60 %, les banques prenaient en charge les 40 % restants.
De cette manière est né le plan “1%”, un concept innovant qui a transformé le rêve de milliers d’expatriés en réalité, leur permettant de passer du statut de locataires à celui de propriétaires.
Les studios, proposés entre 500 000 et 600 000 AED, représentaient une option financièrement accessible à Dubaï.
Ce plan a significativement stimulé Danube, attirant une forte affluence de clients séduits par cette nouvelle formule de paiement.
Fort de ses 30 ans d’expérience dans le domaine de la construction, Rizwan a rapidement gagné la confiance des banques.
“Le concept était simple, mais redoutablement efficace.
J’avais pour objectif de mobiliser une somme conséquente avant même la finalisation des projets immobiliers, créant ainsi une situation bénéfique pour toutes les parties concernées.”
Une fois 60 % de la construction achevée, les banques finançaient les 40 % restants, épargnant aux clients les validations bancaires interminables et les inquiétudes liées aux fluctuations des taux d’intérêt.
Le plan “1%” était bien plus qu’une stratégie marketing; il représentait l’essence même de Danube Properties.
Rizwan envisageait également de diversifier ses activités dans d’autres secteurs.
Avec Dubaï devenant une destination de choix pour les résidences secondaires, il a observé que de nombreux promoteurs se focalisaient sur les villas de luxe, négligeant ainsi les besoins d’autres segments de la population souhaitant acquérir des biens dans des zones spécifiques telles que Bur Dubaï, Karama et Sharjah.
Danube a donc décidé de répondre à cette demande en construisant à proximité, tout en y apportant une touche de style et de modernité.
Par la suite, Danube s’est aventuré dans le segment du luxe avec “Fashionz by Danube”, se distinguant par ses designs exclusifs, conçus spécialement par les designers de Fashion TV.
Ces créations uniques, introuvables ailleurs à Dubaï, ont positionné Danube Properties Fashionz comme la nouvelle référence du luxe dans la ville, offrant des intérieurs élégants, des piscines sur mesure et des espaces de jeu pour enfants, établissant des standards de qualité et de service à la hauteur des attentes de sa clientèle.
Les Leçons tirées de Rizwan Sajan
Je souhaite maintenant partager les enseignements que j’ai personnellement tirés de cette histoire remarquable.
Rizwan attribue une part de son succès à la chance, à avoir été au bon endroit au bon moment. Néanmoins, il me semble qu’il a également fait preuve de courage et de qualités exceptionnelles pour atteindre son niveau actuel de réussite.
Trois leçons principales se dégagent de son parcours :
La Résilience
Rizwan a manifesté une résilience hors du commun. En dépit de débuts particulièrement difficiles, il a su faire preuve de courage et de détermination pour changer radicalement sa situation initiale.
Saisir les Opportunités
Que ce soit pour son départ vers les Émirats Arabes Unis ou pour prendre des risques avec les panneaux défectueux afin de les revendre, Rizwan a su agir et ne pas hésiter lorsque des opportunités se sont présentées à lui.
Innover et Capitaliser sur ses Forces
Il a su identifier un problème sur un marché en pleine expansion, celui de l’immobilier à Dubaï, et a proposé une solution innovante. Lorsqu’il a constaté le succès de son approche, il n’a pas hésité à accélérer et à transformer son entreprise en le groupe prospère que l’on connaît aujourd’hui.
L’histoire de Rizwan Sajan en vidéo …
Pour terminer sur Rizwan Sajan …
L’histoire de Rizwan et de Danube dépasse la simple résilience.
Elle constitue une leçon de vie sur la puissance de la détermination, de l’innovation et de l’action.
Elle rappelle que peu importe nos origines ou notre situation de départ, avec de la détermination et un brin de chance, tout devient possible.
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